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GD Tours
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7 juin 2012

La belle révolution de l'enseignement supérieur tourangeau

EcolesC'est une véritable révolution qui s'opère dans le paysage de l'enseignement supérieur Tourangeau. Les projets fleurissent au point que chacun d'eux mériterait un billet.

Commençons par le dernier en date : la création d'une supra école de commerce nommée France Business School issue de la fusion de 4 écoles de commerce de province dont l'ESCEM Tours-Poitiers (à laquelle s'ajoutent celles de Brest, Amiens et Clermont).

C'est une très belle opération dont François Duvergé, président de l'ESCEM est l'initiateur. Avec ses 7000 étudiants et son budget de 65 millions d'euros, France Business School (FBS) entre inévitablement dans la cour des grands et se place comme un concurrent sérieux pour l'EM Lyon et l'ESSEC.
Quel est l'intérêt de grossir pour l'ESCEM de Tours?
Comme le nom le présage, cette transformation lui offrira une meilleure visibilité. D'abord à l'international qui est un sujet stratégique dans beaucoup d'établissements d'enseignement supérieur puisqu'il est source de financements importants. Ensuite en France : cette grande Ecole redorera la vitrine de 4 sup de co de province qui peine parfois à se faire connaître. Elle  progressera dans les classements en tout genre qui prennent une telle ampleur qu'ils impactent la notoriété des établissements.
Outre la visibilité, grâce à cette fusion l'Ecole pourra mutualiser des moyens humains, financier et faire ainsi des économies d'échelles.
A terme, la FBS pourra postuler aux plus hautes accréditations, développer des partenariats décisifs, et faire connaître d'avantage les travaux de recherche qui se développent dans les écoles de commerce. Néanmoins, elle devra également garder les spécificités qui ont fait sa force : la bonne implantation dans le territoire, l'inscription dans le tissu économique local, et la responsabilité sociale qui a forgé son identité.

Subsistent des questions autour de la taille énorme. N'y-a-t-il pas un risque de freiner la créativité ?  La qualité de la formation peut-elle en pâtir ? L'établissement saura-t-il s'ouvrir aux étudiants des classes les moins aisées ? Quels sont les liens que la FBS nouera avec les universités et en particulier avec l'université de Tours ? Quel sera le poids de FBS au sein du pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) Loire Valley University ?

Une autre évolution du paysage a récemment vu le jour, elle concerne le domaine de l'ingénierie. Elle prend une structuration différente de la FBS mais dispose d'une philosophie similaire.

L'École nationale d'ingénieurs du Val de Loire (ENIVL) devient le sixième Institut national des sciences appliquées (INSA). Elle verra le jour en 2014 avec la fusion de l'ENIVL et de l'ENSI Bourges. La nouvelle née s'appellera l'INSA Centre Val de Loire. C'est rassurant pour cette école à la notoriété faiblissante, l'ENIVL avait en effet du mal à se faire un nom dans le paysage très concurrentiel des écoles d'ingénieures, sur un espace fortement marqué par la présence de Polytech' Tours et Polytech' Orléans.
Désormais, il y aura deux marques puissantes, susceptibles d'attirer de nouveaux étudiants dans une région à fort potentiel (le Centre a une proportion de bacheliers qui poursuivent dans l'enseignement supérieur assez faible).

Il reste néanmoins des questions en suspens, en effet, l'INSA Centre Val de Loire dispose de 2 sites : le site de Blois où repose l'actuelle ENIVL et le site de Bourges siège de l'ENSI et le rôle de l'un et l'autre n'est pas explicite. On sait toutefois que le siège de l'établissement sera à Bourges où il y aura l'ensemble des fonctions supports et des services centraux (patrimoine, ressources humaines, finance, système d'information,...), le site de Blois, quant à lui, formera les étudiants de première et deuxième année. A terme, il existe le risque que le site de Blois devienne une simple antenne.

Enfin, si c'est une bonne nouvelle pour la grande région, est-ce vraiment une bonne nouvelle pour Tours? L'ENSI étant rattachée à l'université d'Orléans, il en sera de même pour l'INSA Centre Val de Loire.
Après la perte de l'IUFM, c'est une autre déception pour l'université de Tours qui ne bénéficiera pas du potentiel en enseignant-chercheur de l'INSA. En outre, c'est un atout pour les orléanais qui gagnent une voix supplémentaire et solide au sein du PRES. Cela renforce la nécessité pour l'université François Rabelais de se tourner vers des partenaires plus au Nord (Poitiers) et à l'Ouest (Nantes et Angers) pour ne pas s'enfermer dans une dualité régional.

La troisième grande évolution concerne le domaine de la formation aux arts. L'Ecole des beaux-arts Tours Angers Le Mans date de 2010 mais elle se structure peu à peu. Elle prend la forme d'un établissement public de coopération culturel ce qui offre un cadre souple pour associer les collectivités locales - par exemple la commune de Tours. Là encore, ce rapprochement offre une meilleure visibilité et facilite les synergies. C'est un dossier qu'il faudra suivre de près d'autant que l'ESBA de Tours est en plein déménagement.

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